Le château

Arros de nayL'entrée du domaine fermée par une monumentale grille de fer forgé se trouve près de l'église actuelle. Situé au milieu d'un parc magnifique traversé par un ruisseau (le Luz), le château se compose d'un grand corps de logis principal datant du XVl° siècle. Sa base est rectangulaire, la façade principale est orientée vers le Sud-Est. Deux ailes en équerre ont été ajoutées : celle du Sud-Ouest, encadrée de deux tourelles édifiées sur des vestiges du château primitif, date de la fin du XVlll° siècle et celle du Nord-Est, terminée par une tour d'angle polygonale, a été construite au milieu du XIX° siècle).

Le majestueux corps de logis principal, construit en pierre d’Arros d'un appareil très soigné, comprend un rez-de-chaussée sur caves et deux étages, le tout couvert d'une immense toiture d'ardoises à forte pente. Sa façade principale est très harmonieuse, avec aux extrémités ses deux portes fenêtres à perron en pierre, et ses dix fenêtres à meneau. Celles du second étage sont surmontées de frontons triangulaires ou en arc de cercle.

Le Château et les écuries sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1973.

En 2012, le classement a été étendue à la totalité du Château et de ses dépendances (murs de clôture, puits, pigeonnier, bâtiments divers), le potager et les parties du parc, avec leurs divers éléments constitutifs (portails, murs de clôture, orangerie, allées, canal, vivier, bassin, ponts, lavoir, bois de chênes, île créée au XIX° siècle).

Et pour le merveilleux

Dans un champ, près du Château, on disait qu’une fontaine des fées : Houn de las Hades dite miraculeuse, guérissait de la Coqueluche !

Le village

HistoireAutour du château, le village se composait d’une succession de fermes et de petites maisons ouvrières comme on peut l’observer dans la plaine de Nay.

Au début du XIX° siècle, Arros est surtout peuplé de petits cultivateurs qui possèdent en général moins de 10 hectares. La moitié d’entre eux ne détient qu’une maison, un jardin voire une parcelle de terre : ils sont aussi ouvriers agricoles ou artisans et peuvent utiliser les terrains communaux du village.

Ces terres communales sont très importantes dans l’économie du village et des alentours comme en témoigne cet incident survenu en 1756 alors que les Arrosiens décident de mettre en culture certains de leurs communaux, les paysans de Nay et Bourdettes s’opposèrent car ils ne pouvaient plus exercer sur ces zones leur droit de parcours !
En 1848, les Arrosiens refusaient une nouvelle imposition extraordinaire de 45 centimes ce qui provoquait une révolte de tout le village.

patrimoineL’architecture est typique de la plaine

Les habitations reflètent la hiérarchie villageoise : les grandes fermes composées de 2 ou 3 étages, reconstruites au XIX° siècle possèdent de nombreux ornements sculptés sur les porches d’entrée, qui témoignent d’une certaine aisance à défaut de richesse.

D’autres sont encore plus anciennes : ainsi dans la Rue du Plantier où des fenêtres à meneaux sont toujours visibles. A l’opposé, existaient de petites maisons ouvrières, parfois dénuées de dépendance agricole.

Les anciens lieux de sociabilitéPatrimoine

A la sortie du village, la fontaine où les jeunes se retrouvaient corvée d’eau oblige, était surnommée la Marquise. Elle appartient à un réseau de points d’eau publics alimentés par une source canalisée en 1878. Il incorpore à l’origine un abreuvoir sur la place de l’église.

Initialement positionnée au milieu du carrefour, la croix était l’objet de processions comme en 1889 où s’était tenue une mission, un grand prêche collectif de plusieurs jours.

Cette croix est richement décorée : au sommet les lettres IHS, (IHΣOYΣ) sont l’abréviation grecque de Jésus. En dessous, l’ancre mêlée à un cœur est le symbole primitif du christianisme, évoquant l’espérance. Au centre, la croix ornée d’une fleur rappelle les motifs des meubles traditionnels béarnais. Tout en bas, l’échelle, les clous et le marteau symbolisent les instruments de la passion.

PatrimoineL’église

Elle fut placée sous le patronage de St-Jacques le Majeur, l’un des douze apôtres du Christ, qui est à l’origine d’un des plus grands pèlerinages de la chrétienté à Compostelle pour se recueillir sur ses reliques.

L’édifice a été reconstruit en 1835 (la 1ère église se situait dans le parc du château), avec un clocher édifié à l’aplomb du porche d’entrée et une nef de 6 travées décorées par l’architecte Poeyarré. On peut voir dans le chœur deux tableaux de Léon Subercaze (XIX° siècle) : représentant l'un « La Cène » et l'autre « La Descente de Croix » ; Sur le bas-côté droit : l’autel posé avec son retable en bois datant du XVlll° siècle ornait auparavant la première église du château.

Les activités : agriculture et artisanat du XVI° au XIX° siècles

Patrimoine

Les activités agricoles

La polyculture et l’élevage dominaient sur des terres où les rendements étaient souvent faibles : blé, millet, avoine, maïs introduit vers 1645 (millocq). Les bovins et ovins pâturaient sur les landes et les pacages de qualité médiocre, ces derniers fournissaient la matière première nécessaire à la fabrication de couvertures de laine.

Autre culture très présente : la vigne localisée sur les pentes des coteaux des Artigues, ou du Hameau.
Les jardins et vergers des propriétés étaient la base de cette économie de subsistance. La forêt constituait également une ressource non négligeable : bois pour le chauffage ou la construction et possibilité de pâturage.

Les terres communales sont très importantes dans l’économie du village et des alentours comme en témoigne cet incident survenu en 1756 alors que les Arrosiens décident de mettre en culture certains de leurs communaux, les paysans de Nay et Bourdettes se sont opposés car ils ne pouvaient plus exercer sur ces zones leur droit de parcours !

Patrimoine

Au XIX° siècle, de nombreux canaux d’irrigation furent construits alentour du village pour lutter contre la sécheresse de ces terres argilo-siliceuses.
Une bascule (justifiant l’importance de l’activité agricole) permettait de peser les lourdes charges destinées à être vendues sur les marchés de Nay et aux alentours. Au XXe siècle, un autobus équipé d’une remorque achemine également les cultivateurs et leurs denrées sur les marchés.

Artisanat

Le tissage : des couvertures de laine ont été tissées à domicile par plusieurs dizaines d’artisans, elles étaient ensuite foulonnées (battues) au moulin de la baronnie. Ces couvertures étaient en particulier utilisées par l’armée, la marine et les hôpitaux. Attestée dès le XVIe siècle, l’activité s’éteint au XIXe siècle.

Les carrières

Les carrières d’Arros

Comme son nom l’indique, des carrières de pierres exploitées dès le XVI° siècle ont fait la renommée du village. Elles fournissaient un calcaire blanc très apprécié dans les constructions comme pierres ornementales d’angle et les frontons des édifices : châteaux, églises, monuments ou encore les belles maisons béarnaises de la région (on en retrouve aux châteaux d’Arros et de Pau, sur l’église saint Jacques de Pau, au Tribunal de Pau…).

La carrière principale s’ouvrait à flanc de coteaux sur le Moun de Rey (Mont du Roi), quelques affleurements sont toujours visibles aujourd’hui. La concurrence et le manque de main-d’œuvre entraînent cependant la fermeture de la carrière durant l’entre-deux-guerres.

Le four

Le four transformait une partie des pierres en chaux, utilisée comme mortier, engrais et aussi désinfectant lors des épizooties. Cette  production s’industrialise en 1896 avec la création d’un four à feu continu dans la forêt.  Il valorisait les débris de taille de la carrière. 

La fontaine de la Peyrère

Cette fontaine, dont le nom fait explicitement référence aux carrières, fournissait de l’eau aux ouvriers carriers, avant d’être transformée en lavoir au XXe siècle. L’eau à température constante était  utilisée pour le lavage du linge.
Elle est située dans le quartier des Artigues constitué de terres agricoles particulièrement humides. Elles sont en particulier traversées par la rivière du Luz, dérivée à ce niveau pour alimenter le château et le village en eau.

La carrière des Labassères

Il existait une autre carrière importante sur le territoire celle des Labassères, situées à deux kilomètres environ au Sud du Moun de Rey, propriété Bouzom.
L’exploitation : La carrière des Labassères fournissait des grès de couleur grise appelés labasses. A l’image  du Moun de Rey, elle était exploitée manuellement et était prospère au XIXe siècle et dans la première partie du XXe siècle.  La carrière des Labassères a donné son nom au quartier qui l’entoure.

Les usages : La dureté des labasses rendait leur emploi pertinent pour la réalisation de dallages et de bordures de trottoirs. Elles se révèlaient en outre parfaitement adaptées à la réalisation de ponts, ponceaux, canalisations et autres ouvrages hydrauliques. Elevées au bord des champs, elles servaient également de portiques. Leur usage était très fréquent dans le Pays de Nay au XIXe siècle ou encore à Pau.

Il existait aussi une carrière de brioles, de couleur ocre, située au Mont du Roi  utilisée autrefois pour édifier les cloisons intérieures ou les cheminées.